Martin à Tahiti et en Nouvelle-Caledonie
Bonjour DCN. Un peu plus d’un mois c’est écoulé depuis mon rapport sur le Chili. Qu’est ce que j’ai fait entre temps ? Et bien je suis rentré chez nous ! Enfin ; pas vraiment : ma famille et moi sommes plus précisément allés à Tahiti et en Nouvelle-Calédonie, deux iles d’outre-mer de la France. Alors « retour aux pays » et voyons voir ce que nous y avons appris.
Première destination, Tahiti. Très riches en barrière de corail, en espèces maritimes, en flore terrestre et en problèmes. Et oui ; malgré une biodiversité très riche, elle se retrouve en permanence menacée par l’humain. Plusieurs lois sont pourtant mises en place, mais elles sont parfois enfreintes. Ce fut le cas à Moorea (ile voisine), où lors d’une plongée avec les raies, une plongeuse s’est amusée à nourrir des raies alors que c’était parfaitement interdit. Et dans certain endroit de l’île, les locaux coupent littéralement le dard des raies afin qu’elles ne piquent pas les touristes, ce qui nuit à leurs développements. Ensuite, une européanisation progressive s’installe sur l’île, avec des fast-foods (mac Donald, burger King…), des immenses bateaux de croisières, des supermarchés et j’en passe. Les cas d’obésités sont en tout cas en augmentation sur l’ile. Mais certaines iles échappent cependant à la règle, comme la petite île de Tikehau, petit coin de paradis de la Polynésie ! La verdure immense des îles vient combler ce « trou ». Pour ce qui est de l’eau, à part un filet de canne à pêche et une ou deux bouteilles, elle était parfaite. Pour longtemps encore ? Tahiti a actuellement un petit problème de gestion des déchets, car certaines personnes continuent de faire comme avant l’arrivée de l’importation : elles jettent toutes leurs ordures dans un trou et brulent le tout, ce qui parfois les fait se disperser aux quatre vents. Mais cette technique serait de moins en moins utilisée, car les locaux tiennent vraiment à leur ile et à leur culture. Ils tirent même profit de la mondialisation en créant des marques de bières, de produits à base d’huile de coco et de vêtements 100% locales, rendant ainsi le chômage moins grave, mais il frôle encore les 60% je crois. Ces d’ailleurs ces « petites choses » qui attirent certains investisseurs asiatique (majoritairement chinois), possédant énormément de terrains et propriétés sur l’ile. En parlant d’asiatique, il faut que je vous raconte une affaire de pèche : Tahiti, il y a une vingtaine d’années, a ouvert ses portes aux pécheurs étrangers ; ainsi, plusieurs japonais, coréens et chinois vinrent pécher dans cette zone extrêmement riche en poissons. Et puis un jour, lors d’un contrôle d’un navire coréen, les gardes côtes, en fouillant le navire (car ils ont le nez pour ce genre de choses), ont découvert 3 tonnes d’aillerons de requins séchés à bord ! Animal sacrée de Tahiti, cette affaire a créé une vaste polémique, aboutissant à l’interdiction aux navires coréens d’entrer dans le territoire et aux durcissements des contrôles sur les autres navires. Dommage, mais triste en même temps.
En bref, les effets du changement climatique semblent se faire plus ressentir ici que chez nous, car plusieurs abris anticycloniques sont visibles un peu partout sur l’île. Le but est de se préparer au pire le temps que les secours arrivent.
Pour finir, je ne parlerai pas des requins qui ne nous ont pas attaqués, des nids de tortues qui laissent des traces ou des poissons qui viennent nous manger dans la main, mais d’un sujet effrayant. La France possède aujourd’hui 300 bombes atomiques, la rendant ainsi 3ème puissance nucléaire du monde. Mais avant d’arriver à ce stade, il fallait développer l’arme, et donc organiser des tests. Mururoa (île voisine de Tahiti), fût donc choisi pour cette tâche. Au total, 193 essais furent effectués en profondeur marine et sous les roches aquatiques. Des explosions parfois 3 fois plus puissantes que la bombe d’Hiroshima. Résultat : la faune océanique à bien sur voler en morceaux, mais surtout, des trous se sont formés partout sous le sol marin, et un jour, l’atoll risque de s’effondrer, et ainsi créer un énorme tsunami, déferlant sur toute la Polynésie Française. Aucune solution n’est envisageable, sous risque d’accélérer le processus. Et toujours sur le nucléaire, certains déchets gisent fond de la mer, aux larges des côtes polynésiennes, en attente de la découverte d’une solution de recyclage ; mais si jamais une seule de ces « boites » devait s’ouvrir, tout le pacifique serait contaminé. Effrayant !
Voilà pour Tahiti, passons maintenant à la Nouvelle-Calédonie.
Ps : Tikehau, une ile où nous sommes allés, était autrefois sous la mer. On le sait car elle « repose » sur de la roche de corail pétrifié. Une ile de la Nouvelle-Calédonie l’est aussi ; nous allons le voir après.
La Nouvelle-Calédonie : à peu près pareil que Tahiti, à la différence que la culture locale est moins présente (et que la barrière de corail est bien plus grande). Les kanakes (la tribu de l’ile) sont relativement discrets. La Calédonie étant une très grande ile, ses ressources ont donc attirées du monde, en particulier celles de nickel. De vastes carrières étaient donc visibles depuis les sommets montagneux ; ces mêmes sommets avaient eux-mêmes l’air d’avoir été creuser. Quant à l’eau, à part deux petites cannettes et un sac, elle était comme à Tahiti, par-fai-te. On pouvait régulièrement voir des requins, divers poissons (rémora, poissons clown…) quelques tortues et une fois, un tricot rayé (serpent amphibien hautement vénéneux). Cela s’explique par le fait que la Nouvelle-Calédonie est la plus grande réserve aquatique intégrale au monde. Mais le problème est tout de même présent : par exemple, sur un ilot, nous avons retrouvé un énorme tapis sur la plage accompagné d’une bouteille de produis vaisselle. Mais outre ça, la plupart des déchets se retrouvaient dans les ports et marinas de l’ile, ou les égouts de la ville étaient rejetés ; et c’était toujours les mêmes déchets : verre en plastique Mac Do, bouteille coca-cola et paquets de cigarettes. Attention, je ne dis pas que les Calédoniens se fiche de la propreté de leur ile, bien au contraire, ils sont à fond dessus (#J’aime Nouméa Propre) ; mais il reste encore deux-trois trucs qui restent désagréable aux yeux. Toujours dans le thème de l’eau, je vous apprends que dans le port de Nouméa, nous avons vu le navire solaire « Race for Water », du nom de la même fondation don le but est de préserver l’eau. Mais nous n’avons pas pu y entrer, étant interdit aux visiteurs. Pour en revenir aux kanakes, ils sont peu intéressés par l’écologie : ils ne regardent pas « Demain » comme nous, mais plutôt « Aujourd’hui » ; ils profitent à fond du temps présent. Ceux qui ne les empêche pas d’être désintéressé par la mondialisation et d’être très attaché à leur terre. La terre est leur bien le plus précieux. Il faut toujours leur demander avant d’entrer sur leur terre.
Les Calédoniens, eux, font tout leur possible pour sensibiliser à l’écologie, et surtout, à l’arrêt des sacs plastique, responsables de 100 000 morts chez les tortues.
Voilà, c’est tout pour l’Outre-Mer. Et vous Mr Bernard, tout va bien de votre côté ? Que faites vous actuellement avec Demain C’est Nous ? Ils se portent tous bien ? J’attend votre réponse. Mon prochain rapport sera sur l’Australie
A Bientôt.