Histoire et Avenir du Svalbard
La découverte du Svalbard se fit lors d’une traversée, commandée par le navigateur Hollandais Willem Barents. En 1610, alors qu’il cherche le Passage du Nord-Est, il découvre successivement l’Île aux Ours (baptisée ainsi à la suite d’une première rencontre avec un ours polaire) et un peu plus tard au Nord-Ouest, une terre qu’il appelle le Spitzberg (Montagnes pointues). Cette ile a surement été découverte avant par des viking mais ce ne sont que des suppositions étant donné qu’ils n’ont laissé aucunes traces.
L’époque des baleiniers (17e – 19e siècles)
La découverte de Barents commença une longue période de chasse extensive et d’exploitation des ressources animales du Svalbard. Les premiers furent deux marins britanniques, qui travaillaient à la fois comme marchands et explorateurs. Cette chasse produisait également, à partir des grands fanons cartilagineux, des « baleines » qui étaient utilisées dans la fabrication des parapluies, des ombrelles et des éventails, mais aussi pour faire les armatures des corsets que les dames de l’époque affectionnaient, et les raidisseurs de cols de chemise des messieurs. Cette matière flexible, facile à travailler et résistante à l’eau était en quelque sorte l’ancêtre des matières plastiques…Quant à la peau, elle donnait un cuir épais.
Chasseurs et trappeurs (18e – 20e siècles)
Au début du 18ème siècle les trappeurs russes, les Pomores, s’installent. Ils se sont spécialisés dans le piégeage des animaux à fourrure (ours, renards, rennes et phoques) et à ivoire (morses), et s’attaquaient aussi aux bélougas, en les capturant à l’aide de filets dans les fjords.
Jusqu’à la première moitié du 19ème siècle, les trappeurs partaient sur les côtes et dans certains fjords de l’archipel, pour obtenir de la fourrure et de l’ivoire. Ils étaient peu nombreux et isolés, leur activité de trappe n’impactait pas beaucoup la faune, qui était abondante et facile à piéger. Le bois flotté leurs permettait de passer l’hiver tout en stockant les peaux. Les colonies d’oies et d’eiders leurs fournissaient, des œufs, pour compléter leur nourriture.
Les premières explorations scientifiques (18e, 19e et 20e siècles)
En 1909, les expéditions scientifiques norvégiennes annuelles au Svalbard débutent, pendant lesquelles certains voulait détenir la souveraineté norvégienne sur l’archipel. Deux ans plus tard, en 1911, la première station de radio de l’Arctique est érigée au Svalbard. La recherche scientifique au Svalbard a connu à ses débuts l’aide de la 1ère Année Polaire Internationale (1882-83), au cours de laquelle 11 nations ont créé 14 stations en Arctique et en Antarctique. C’est à la Suède que l’on attribuera le Svalbard.
Pendant la seconde guerre mondiale
En avril 1940, La norvege est occupée par les troupes allemandes, les mines ne sont pas impactées par leur venue car les besoins en charbon sont important. Mais tout change lorsque, en juillet 1941, l’Allemagne attaque l’Union Soviétique. Très vite, les Soviétiques proposent aux Anglais d’occuper l’archipel, ce que refuse le gouvernement norvégien en exil, en y interdisant toute activité militaire.
Or, le charbon du Svalbard sert à l’Allemagne à des fins de guerre. Les Britanniques choisissent alors d’évacuer les habitants de certaines villes et de saboter les installations laissant le champ libre aux Allemands qui y installent plusieurs stations météos.
L’après-guerre
Les Russes profitent de la reconstruction des villes en 1948 pour moderniser complètement Pyramiden.
Le projet de création d’un aéroport à Longyearbyen donne encore l’occasion d’un conflit russo-norvégien. Un accord donne la gestion de l’aéroport aux Norvégiens mais permet aux avions de l’Aeroflot de l’utiliser.
L’ouverture de l’aéroport cette année-là a permis l’accès du grand public et a changé le mode de vie des résidents, qui sont devenus dépendants d’un ravitaillement régulier. Cette ligne (la plus proche du Pôle Nord) doit être maintenue pour alimenter en vivres frais la population locale.
Au Spitzberg, les « temps modernes » sont surtout marqués par la rénovation et l’agrandissement de Longyearbyen, processus accéléré ces dernières années avec l’ouverture au tourisme, que ce soit côté norvégien ou russe.
Vivre au Svalbard
Alors que le Svalbard a été habité par des hommes de diverses nationalités, seuls les Norvégiens, les Russes et dans une moindre mesure les Polonais y maintiennent une activité permanente.
Les agglomérations sont reliées par pistes pour motoneige ou éventuellement par bateaux, avions ou hélicoptères. Barentsburg est la seule cité minière russe encore en activité. Le village scientifique international de Ny Ålesund, accueille jusqu’à 20 équipes de nationalités différentes et dont l’Institut Polaire Norvégien a fait un centre international de recherche de haut niveau, sans oublier la station Isfjord Radio, automatique depuis 1999, près du Kapp Linné dans l’Isfjord.
Au Svalbard, conformément au Traité de Paris, plusieurs pays déploient des activités de recherches en biologie, géophysique, géologie, glaciologie ou histoire. Comme la Norvège, la Russie, la Pologne, l’Allemagne ou l’Angleterre, la France, représentée par l’Institut Polaire dispose de deux bases scientifiques, chacune pouvant accueillir une dizaine de scientifiques pendant les mois d’été.
…Et le Svalbard Demain ?
Si loin de chez nous, cette expédition magique dans les terres glacées du Svalbard a su marquer chacun des membres de l’option Demain C’est nous d’une manière unique ! Mais nous sommes tous restés bouche bée, face aux paysages impressionnants des hauts sommets de glace, des vallées blanche ou l’horizon se perd dans la brume ; ou bien sûr des habitations colorées, à l’apparence si fragile devant les colosses blancs. Il devient alors difficile d’imaginer qu’il n’en ait pas toujours été ainsi… et que ce, si nous n’agissons pas maintenant, tout cela est voué à disparaitre. Quel avenir se dessine pour l’archipel du Svalbard, et pour l’océan arctique ?
I : La menace du réchauffement climatique :
Il est évident que les dangers qui menacent l’archipel norvégien sont essentiellement dû au réchauffement climatique. Il encaisse en effet, la hausse de la température au moins deux fois plus vite que dans le reste du monde. En somme, la topographie de ces terres va certainement, si le réchauffement global se poursuit connaitre de grands bouleversements.
A : Modification du terrain :
Le permafrost assure la viabilité de l’aéroport, des routes et des bâtiments. Si celui si continue de fondre, Le Svalbard subira de nombreux glissements de terrain, ainsi que des avalanches toujours plus dévastatrices… bien entendu, les populations, mais surtout la faune et la flore présent sur place s’en trouveront menacés.
B : Menace sur la réserve de graines internationale :
Le Seed Vault est la réserve de graine internationale. Elle est implantée au Svalbard et a pour but de fournir une protection suite à la perte accidentelle de variétés de plantes dans les banques génétiques locales. Mais la structure s’enfonce de plus en plus dans le pergélisol*. Dans le passé, une fuite due à cette fonte avait déjà touché le couloir d’entrée, heureusement, aucune semence n’a été endommagée. Cependant, il est fort probable que ce genre d’incident se reproduise.
II : Des opportunités pour l’être humain… :
C : Le Tourisme, un fléau ? :
Le tourisme polaire commence à se faire des adeptes ces dernières années. Les voyageurs en quêtes de terres extrêmes, lassés d’arpenter les grandes métropoles du monde viennent ainsi chercher un peu de dépaysement sur des terres encore peu marquées par le passage de l’Homme.
Mais les émissions provoquées par les transports mettent à mal ces terres du bout du monde. Prenons par exemple le cas de Ny-Aalesund; base scientifique du Svalbard, habitée au maximum par 150 scientifiques à l’année.
L’arrivée des touristes bousculent la vie de ces chercheurs qui se retrouvent soudain entourés de vingt fois plus de personnes qu’à l’accoutumée.
Un chiffre alarmant : il faut comprendre que l’arrivée des paquebots pollue plus en une seule journée que la centrale diesel qui fournit le village en électricité pendant un an. Bien que les arrivants puissent parfois créer des problèmes, c’est bien plus leur moyen de transport qui peuvent gêner voire fausser les mesures des scientifiques.
Le tourisme reste cependant une activité indispensable, les frais de voyage contribuent en effet au coût de séjour des scientifiques, et, par exemple, à l’entretien du matériel. La solution n’est donc pas l’arrêt total de ces activités car elles permettent également de sensibiliser les gens. Une expérience concrète sur le terrain les incite, à leur retour chez eux à devenir attentif aux questions du réchauffement global par exemple…
Peut-être faudrait-il simplement remplacer les grands paquebots de transport par des bateaux plus modestes, et donc, moins polluants. Reste à savoir à ce moment, ou iraient s’amarrer les gros bateaux, sûrement dans des zones plus vulnérables et moins surveillées de l’archipel des Spitzberg.
D : Les nouvelles voies de l’arctique :
L’une des plus grandes menaces à venir, ne concernerait pas que l’archipel, mais bel et bien l’intégralité des terres et mers du cercle polaire. En effet, depuis 1995, le phénomène du retrait de plus en plus important des glaces arctiques pourraient libérer de nouvelles voies maritimes qui rendraient l’acheminement commercial beaucoup plus rapide, et moins coûteux. Ce rêve, c’est l’URSS qui en avait posé les premiers réels fondements. La question se pose à nouveau pour l’actuelle Russie. Le projet, si le retrait des glaces continue pourrait bien devenir concrétisable. Cela ouvrirait sur deux perspectives avantageuses : Tout d’abord les délais d’acheminement des marchandises par voies maritimes, mais aussi la possibilité d’exploiter l’incroyable richesse située dans le cercle polaire.
“On pense bien sûr aux énormes gisements de charbon du Svalbard, sous souveraineté norvégienne, dont l’exploitation est ouverte aux signataires du traité de 1920 mais les régions arctiques recèlent aussi pétrole, gaz, or, uranium, zinc, cuivre, plomb, nickel et diamant.” Indique les Cahiers de Géographie du Québec ; Volume 48
III : Conclusion :
L’avenir du Svalbard reste encore peu prévisible aujourd’hui, celui-ci dépendra des efforts effectués pour ralentir la progression du réchauffement global. Son futur sera bien évidemment lié à celui des autres espaces du cercle polaire. Il est évident que la réglementation autour de ces territoires et de leur protection nécessitera des débats internationaux notamment dans le cas des nouvelles voies navigables. Restons cependant conscient des risques que constitueraient l’appropriation par l’homme de ces espaces, que ce soit sur le plan environnemental et géopolitique.