13thJan

Pollution

L'écologie dans l'espace

L’écologie dans l’espace

Le risque de collision avec des débris est statistiquement faible mais il a augmenté, au fil des missions qui ont eu lieu depuis que l’Union soviétique a lancé en 1957 Spoutnik 1, le premier satellite artificiel. Les morceaux de fusées, les satellites en fin de vie, les outils perdus par des astronautes… Tous ces objets, sous l’effet de dislocations et collisions en chaîne, ne cesseront de se multiplier. Ces objets peuvent atteindre 28.000 kilomètres/heure et, à cette vitesse, même un petit objet peut causer d’énormes dégâts.

La pollution spatiale est loin d’être anodine. En quelques décennies, l’Homme a chargé l’orbite terrestre de débris liés à l’envoi de satellites et de fusées dans l’espace. Plus de 8 000 tonnes de débris spatiaux dont 1 400 satellites actifs et 130 millions d’objets (dont 5400 de plus d’un mètre, 34 000 de plus de 10 cm et 900 000 de plus d’un centimètre et plus de 135 millions de moins de 1 millimètre) tournent autour de la Terre.

C’est lorsqu’ils cessent de fonctionner, parce qu’ils sont en fin de vie ou qu’ils tombent en panne, que ces objets peuvent devenir source de pollution. En vieillissant, les appareils restent souvent en orbite mais peuvent se fragmenter voire exploser, dispersant une grande quantité de débris. A ceux-ci s’ajoutent les brisures générées lorsque des épaves de satellites, de fusées ou les débris eux-mêmes se percutent.

Le danger, c’est justement que les collisions entre objets se multiplient et qu’ils entraînent des dégâts sur les satellites ou sur la Station Spatiale Internationale par exemple. Il y a quelques semaines, rapporte National Geographic, deux débris de taille imposante se sont frôlés à 25 m et ont donc bien failli se percuter. Ils se démarquent par leur taille : plus de 8 mètres pour l’un, qui constituait le 3e étage d’une fusée, 5 m de long pour un satellite qui dispose également d’une flèche stabilisatrice de 17 m. Leur collision aurait généré deux grands nuages « qui se seraient étalés comme une coquille de débris autour de la Terre ». Ils auraient ensuite stagné pendant des siècles, avant de redescendre vers nous et de brûler dans l’atmosphère.

 

 

Tant qu’ils sont en orbite, ces débris font courir un danger réel pour la Station Spatiale Internationale. A trois reprises cette année, elle a dû procéder à une manœuvre d’évitement pour s’écarter de la trajectoire de débris.

Il n’existe actuellement pas de document international qui interdit quoi que ce soit en ce qui concerne les débris spatiaux mais en France, nous avons la loi sur les opérations spatiales qui date de 2008, les satellites sont obligés de garder une réserve de carburant pour changer d’orbite et, au bout de 25 ans maximum, ils doivent retomber dans l’atmosphère terrestre qui les désintègre. Il existe également le « Code de conduite européen pour l’atténuation des débris spatiaux » établi en 2004 qui indique des limites dans la conception des engins spatiaux comme une limite de particules libéré par le carburant… mais ce code de conduite n’est signé que par quelques agences spatiales : l’agence spatiale italienne (ASI), le centre spatial anglais (BNSC), le centre spatial allemand (DLR), le CNES (Centre national d’études spatiales) et l’ESA (Agence spatiale européenne)

De nombreux projets sont à l’étude pour tenter d’endiguer ce phénomène de pollution croissant. Pour l’instant, aucun n’a réellement fait ses preuves mais les scientifiques restent optimistes. Le Royaume-Uni vient d’annoncer se lancer dans la construction d’un satellite nettoyeur. Baptisé The Claw (la griffe), cet appareil sera doté d’une pince lui permettant d’attraper les objets et de les guider vers l’atmosphère où ils devraient se désintégrer en toute sécurité. Selon les spécialistes, le temps presse : « Dans quelques années, nous ne pourrons peut-être pas accéder aux orbites ou nous rendre aux stations spatiales, aux télescopes ou aux satellites comme nous pouvons le faire maintenant et cela fera reculer la race humaine », estime Jacob Geer, responsable de la surveillance à l’Agence spatiale britannique.

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