18thNov

Le Permafrost

Le Permafrost

Le permafrost, ou pergélisol en français, est l’ensemble des terres dont la température reste inférieure à 0°C pour au moins deux années, soit 20% de l’ensemble des terres émergées

Le permafrost peut être divisé en trois parties, une qui ne dégèle jamais, même pas en été, cette couche de permafrost peut être épaisse de plus d’une centaine de mètres, ensuite la deuxième couche qui peut faire une dizaine de mètres. Et enfin la zone dite “active” est la partie qui est la moins conséquente, avec seulement quelques mètres, mais le plus intéressant avec elle c’est qu’elle fond l’été, ce qui permet à la végétation d’exploser, car les sols n’auront pas connu la présence des plantes durant la majeure partie de l’année, ce qui permet leur régénération et le développement rapide d’un écosystème provisoire.

Malheureusement ces terres gelées menacent les infrastructures, en effet, avec la fonte du sol glacé sur lequel se trouvent parfois des routes, des ponts et des habitions, ceux-ci sont menacés d’affaissements, de déformations ou encore d’effondrements. Ce sont les Thermokarst, dont le nombre et la concentration au km2 ne devrait faire qu’augmenter, le problème étant que cela augmenterait également la quantité de “forêts ivres”, des forêts dont les arbres ne sont pas bien ancrés dans le sol, car ce-dernier n’est pas assez cohérent : les arbres sont donc chancelants et menacent de s’effondrer. Par conséquent, c’est tout l’écosystème forestier qui est menacé à des degrés divers, comme en Sibérie, avec la Taïga

Mais le permafrost, c’est aussi une zone qui contient à certains endroits de nombreux virus, mais on pourrait se dire que comme ils sont localisés dans un endroit dont les températures ne dépassent quasiment jamais le 0°C, à part dans la zone active, qu’ils sont inoffensifs depuis bien longtemps. Or, en 2014, une équipe de chercheurs du CNRS dirigée par Jean-Marc Claverie parvient à “réanimer” des virus (des Pandoravirus et des Phitovirus) qui seront qualifiés de “girus” (giant virus) (avec une taille supérieure à 0.2µm), heureusement inoffensifs pour nous. De plus, Jean-Marc Claverie affirme que cette découverte démontre que si on est capable de ressusciter des virus âgés de 30 000 ans, il n’y a aucune raison que certains virus soient beaucoup plus embêtants pour l’Homme, les animaux ou les plantes ne survivent également pas plus de 30 000 ans. Le plus inquiétant est que ces propos se sont déjà réalisés il y a cinq ans de cela, un jeune homme est décédé suite à une exposition à des spores d’anthrax, supposément anciens de plus de 70 ans. Alors, puisqu’au moment de la rédaction de cet article, nous sommes au cœur d’une pandémie qui a pour l’instant fait plus de 4.7 millions de morts, et dont le pathogène cause une maladie d’environ 0.5% de mortalité; le spectre d’une autre pandémie provoquée par le dérèglement climatique pourrait se préciser.

Le permafrost est également une bombe à retardement climatique, car il contiendrait près de 1700 milliards de tonnes de CO2, c’est-à-dire le double du CO2 déjà présent dans l’atmosphère terrestre à ce jour. En outre, cette zone concentre une grande quantité de méthane, environ 1500 milliards de tonnes de méthane, mais aussi “bulles de méthane”, des “bulles qui peuvent donc exploser avec la fonte du permafrost, parfois à proximité de petites villes sibériennes. Or en explosant, ces bulles de méthane relâchent également leur contenu dans l’atmosphère. Et comme l’augmentation globale des températures aux alentours du permafrost causent sa fonte effrénée, cela cause une rétroaction positive, car cette fonte engendre le dégazage du permafrost, ce qui contribue à la hausse des températures moyennes et ainsi de suite.

François-Xavier Bobrie, Mathis Vongkoth et Emeric Mesple

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