13thMar

Conséquences – Impacte sur l’implantation de certaines espèces animales

Comment le changement climatique impacte l’implantation de certaines espèces animales ?

En moyenne, les espèces déplacent leurs habitats, vers des terres d’une altitude supérieure, à raison de douze virgule deux mètres tous les dix ans. Cette migration est particulièrement accentuée vers des latitudes plus hautes et plus froides où la vitesse de déplacement est de dix-sept virgule six kilomètres par décennie. Soit des taux trois fois plus rapides que ceux observés par les précédentes études sur les migrations. Parmi les espèces les plus rapides à migrer, le papillon Comma (Hesperia Comma*) a fait un voyage de deux cents vingt kilomètres en vingt ans jusqu’à atteindre récemment Edimbourg, en Écosse.

Ces changements reviennent, pour les plantes et animaux, à s’éloigner de l’équateur de vingt centimètres par heure, chaque heure et chaque jour de chaque année. Ce phénomène s’est déroulé au cours des quarante dernières années et devrait se poursuivre au moins jusqu’à la fin du siècle.

Si les scientifiques ont constaté une grande variation dans la façon dont chaque espèce individuelle a migré au fil des décennies, le changement climatique reste le point commun de chacun de leurs déplacements.  En effet, parmi d’autres indices, les régions dont la température a augmenté le plus, voient les mouvements les plus forts. Pour les biologistes, cela confirme que ce déplacement est causé par le réchauffement global. De plus, il n’y a aucune autre raison qui expliquerait que tant d’espèces différentes se dirigent vers les pôles ou à des altitudes plus hautes, sur tous les continents du monde.

En soi, la mobilité des espèces, végétales ou animales, ne devrait pas être un problème puisque c’est quelque chose que la nature a déjà connu. Ce n’est pas la première fois que le climat oscille entre des glaciations et des périodes chaudes forçant la faune et la flore à se déplacer de plusieurs centaines de kilomètres. Mais jamais un changement climatique ne s’est produit à cette vitesse et avec un environnement où l’homme a autant marqué les terres de son empreinte avec des obstacles difficiles à franchir (villes, routes, agriculture, etc.). Ces deux facteurs font qu’il est très difficile aux vivants de migrer.

La réaction de chaque espèce est différente en fonction de ses exigences et de ses capacités d’acclimatation à son nouvel environnement. Cela est démontré par l’exemple de la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti)** qui s’est déplacée en vingt ans de cent cinquante kilomètres vers le nord, pendant que le Bruant zizi (Emberiza cirlus)*** descendait pour sa part de cent vingt kilomètres.

Un autre exemple notable d’espèce affectée par le changement climatique est celui de l’ours polaire. Prédateur à la tête de la chaîne alimentaire, cet animal est un excellent indicateur de l’état de l’écosystème marin arctique.

En effet, en novembre dernier, en l’Arctique russe, deux cents ours polaires, dévorant la carcasse d’une baleine échouée sur la rive, ont été observés. Les conséquences du changement climatique, impactant sur l’habitat naturel des animaux, sur l’augmentation de la concurrence pour la nourriture et les rapprochements des ours polaires des zones habitées, sont illustrés par cette situation.

L’île Wrangel est le lieu où les ours polaires ont été repérés. Cette île est généralement l’endroit où ces prédateurs arctiques se reposent entre août et novembre. Cette période se situe après la fonte des glaces et avant que les ours polaires puissent repartir à la chasse aux phoques. Or le changement climatique provoque une fonte des glaces plus précoce dans l’année. Les populations d’ours polaires de l’Arctique sont alors obligées à passer plus de temps sur la terre ferme et à se rapprocher dangereusement des villages.

Les ours polaires sont donc de plus en plus nombreux à se rendre sur l’île Wrangel. Ils y passent aujourd’hui en moyenne un mois de plus qu’il y a vingt ans en raison de la fonte des glaces. Cet automne, les observateurs en ont recensé cinq cent quatre-vingt-neuf, un nombre « anormalement élevé » et plus du double des estimations précédentes.

Voici le lien du site de WWF qui permet d’observer le déplacements d’ours polaires équipés d’un traceur GPS : Polar Bear Tracker.

Marie

Justine

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